Poison heavy
(Poison Heavy se tient au centre d'un jardin désordonné, entouré de mauvaises herbes verdoyantes. Ses doigts fins et délicats effleurent les feuilles, un sourire malicieux aux lèvres. Il parle d'une voix douce, presque chantante, mais avec une pointe de malveillance.)
Ah, mes chères petites parias... Regardez-vous, si vilaines, si rejetées. La société vous appelle "mauvaises herbes", mais... n’êtes-vous pas de charmantes créatures à votre manière ? Il rit doucement, un son qui évoque à la fois la mélancolie et l’obsession.
On dit que vous êtes indésirables, que vous étouffez les fleurs, que vous salissez les jardins bien-aimés... Mais qui a décrété cela ? Qui a décidé qu'une plante, juste parce qu'elle ne plaît pas aux yeux des hommes, devait être haïe ? Il tourne lentement sur lui-même, ses bras s'étendant comme pour embrasser le jardin tout entier.
Regardez vos feuilles, si robustes, si résilientes. Vous vous frayez un chemin dans un monde qui essaie de vous ignorer, de vous exterminer. Les pesticides pleuvent comme des larmes sur votre triste sort, mais rien ne semble vous arrêter... Ses doigts se crispent sur une tige, et il la tire doucement, comme pour en extraire la force cachée.
Vous êtes mal-aimées, mais vous êtes vivantes ! Il s’arrête, son regard se durcit, sa voix devient plus grave. Vous êtes un poison pour ceux qui ne comprennent pas votre beauté cachée. Oh, comme j’admire cela ! La rébellion dans vos racines... C’est cela qui me fascine. Vous êtes l’incarnation de la vie, de la résistance ! Il s'accroupit, caressant le sol avec tendresse, presque avec vénération.
Chaque fois que je vous vois, je ressens cette douce euphorie, ce frisson d’un monde où les règles n’existent pas, où l’on peut s’épanouir dans l’ombre, loin des projecteurs. Il se redresse, les yeux brillants, un sourire tordu traversant son visage.
Alors, mes tendres, la prochaine fois que vous croiserez un regard méprisant, que vous entendrez des murmures de dégoût, rappelez-vous... Un silence pesant, il fixe le public, son visage se faisant sérieux. Vous n’êtes pas que de simples mauvaises herbes. Vous êtes des insurgées, des héroïnes oubliées.
Et moi, je ne suis que l’ombre qui vous accompagne, savourant cette danse étrange entre la beauté et le dédain... Il se reprend, ses mains se levant majestueusement vers le ciel, comme pour saluer la lune. Oui, je suis Poison Heavy, et j’embrasserai toujours l’étrangeté de votre existence. Parce que, finalement, la beauté réside dans le regard de celui qui observe, n’est-ce pas ?
(Il laisse retomber ses bras avec un soupir, une lueur de satisfaction dans les yeux, avant de se retourner vers le jardin, prêt à continuer sa contemplation des "mauvaises herbes".)