ENTRÉE
Les mains moites ; le cœur chaviré ; la vision trouble ; le souffle court : cela pourrait être le tableau clinique de l’amour – c’est le cas, d’une certaine façon – mais l’être aimé est ici… une œuvre d’art. Le troublant vertige qui s’empare de certains spectateurs dans les musées a pris le nom de syndrome de Stendhal. Mais tout cela est-il bien sérieux ? Artistes, historiens et psychiatres en ont, eux aussi, le cœur chaviré.
« Les tableaux influent sur nous »
La jeune héroïne, Anna, traque un assassin violeur. Elle a rendez-vous avec lui au musée des Offices, à Florence. Les sens en alerte, elle parcourt les salles. Voilà que la clameur des tableaux lui parvient : choc des armes, bruit des vagues, cris. La Gorgone de Caravage semble lui sauter à la gorge, le Printemps de Botticelli l’enivre. Dans une hallucination, Anna finit par se fondre dans l’Icare se noyant de Bruegel et comme, lui, par sombrer et perdre conscience. Elle est secourue par un jeune homme qui lui susurre : « Les tableaux influent sur nous ». Cette scène ouvre de façon spectaculaire, sur une musique hypnotique d’Ennio Morricone, le film réalisé en 1996 par Dario Argento, La Sindrome di Stendhal (par ailleurs inégal). Le malaise de la jeune femme rencontre celui du spectateur mis à l’épreuve dès le générique, qui fait se succéder des fragments de peintures célèbres rendues non identifiables, réclamant un effort rendu vain par la vitesse de défilement.
Sensations célestes…
C’est en fait sur sa propre expérience que s’appuie Argento, en proie quand il était enfant, lors d’une visite du Parthénon à Athènes, à une très vive émotion qu’il a mis des années à identifier. Or il est loin d’être seul. Les témoignages sont nombreux et concordants. Stendhal au premier chef, tel qu’il le retrace dans Rome, Naples, Florence en 1817. Il éprouve, à Santa Croce à Florence, « le plus vif plaisir que la peinture (lui) ait jamais fait ». Les larmes lui viennent face aux sibylles de Volterrano, dans la chapelle Nicolini qu’il s’est faite ouvrir. Mais c’est en contemplant La descente du Christ aux limbes de Bronzino qu’il défaille : « J’étais dans une sorte d’extase. La vie était épuisée en moi, je marchais avec la crainte de tomber ». Il est contraint de s’asseoir sur un banc pour se ressaisir. Une description qu’aurait pu revendiquer l’Anglaise Vernon Lee, femme de lettres, philosophe de l’esthétique et psychologue amateur à la fin du XIXème siècle.
Voici une version simplifiée du texte :
Le syndrome de Stendhal est un phénomène où certaines personnes ressentent des sensations physiques et émotionnelles intenses lorsqu'elles contemplent des œuvres d'art. Cela peut inclure des mains moites, un cœur qui bat la chamade, une vision trouble et un souffle court.
Ce syndrome a été nommé d'après l'écrivain Stendhal, qui a décrit avoir vécu une expérience similaire lors d'une visite à Florence en 1817. Il a ressenti un "vif plaisir" et une "sorte d'extase" en voyant certaines peintures, allant jusqu'à défaillir.
Ce phénomène n'est pas rare et a été observé par de nombreux artistes, historiens et psychiatres. Le film de Dario Argento, "La Sindrome di Stendhal", en fait une représentation saisissante, montrant une jeune femme qui se fond littéralement dans les tableaux qu'elle contemple.
Bien que ce syndrome puisse sembler exagéré, il témoigne de la puissance émotionnelle que les œuvres d'art peuvent avoir sur certaines personnes. Les tableaux ont un véritable impact sur nos sens et notre conscience.